Ce dessin de 2009 est toujours d’actualité. Il pourrait concerner l’interrogatoire des personnes arrêtées suite à l’attentat meurtrier du Crocus City Hall à Moscou le 22 mars 2024 (139 morts et 182 blessés). Les méthodes pour faire avouer des suspects ou trouver des suspects lorsqu’on n’a pas arrêté les bons n’ont pas changé au cours des siècles. Les livres sur l’histoire de la torture ne manquent pas. Et les pays totalitaires n’ont pas l’exclusivité, même s’ils sont champions.
“Ce n’est pas pour faire parler que l’on torture mais pour faire taire.”
Voici quelques extraits de Exécuté à Blanc, qui couvre une période allant de la seconde guerre mondiale jusqu’à la guerre en ex-Yougoslavie…
Dans les prisons de la Gestapo pendant la seconde guerre mondiale, où le Résistant finit par être déporté et non exécuté car il dégoupille une grenade en plein interrogatoire, faisant semblant de ne pas savoir ce que c’est.
Leur rage et leur lâcheté ne connaissent pas de bornes et c’est ensanglanté que j’arrive à l’infâme Gestapo où je subis diverses tortures : pendaison par les doigts et coups de schlague, entre autres. Mais pourquoi parlerais-je, au fond, puisque je n’ai aucun espoir de m’en sortir ?
Dans les prisons palestiniennes où le mercenaire est sorti quotidiennement de sa cellule pour un simulacre d’exécution :
L’humidité, la pisse et les excréments en tous genres ont presque la même odeur partout, je dis presque. La grande différence tient à la variété de l’imagination des geôliers qui peuvent rajouter quelques tomes aux œuvres de Sade. Les méthodes qu’ils inventent pour essayer de masquer l’odeur pestilentielle et la remplacer par une odeur agressive relèvent du génie chimique.
On oublie facilement la vertu de charité sous la torture et avec la privation de liberté.
Pendant la guerre de l’ex-Yougoslavie en 1992:
je suis las de ces guerres dans lesquelles les combattants sont aussi divers que les valeurs qu’ils défendent, fluctuantes, très dures à identifier et dans tous les cas très différentes de celles des politiques qui allument les feux. De toute façon, que fera une force internationale en Croatie ou en Bosnie, où un village se bat contre le village voisin où un homme se bat contre un autre.
Souvent, il n’y a pas d’échange, les Serbes nous envoient nos hommes écorchés vifs dans le sens de la longueur,
nous leur renvoyons les leurs, écorchés vifs dans le sens de la largeur. Chacun ses méthodes.
Pendant 10 ans, le président de la République française a aidé matériellement, humainement et surtout politiquement le gouvernement de Belgrade, et voilà que Kouchner déclare qu’il est horrifié par les tortures infligées par les Tchetniks de Dragan, qu’il va tenter de percer un corridor d’aide humanitaire en direction de Dubrovnik. Il enfonce une porte ouverte, les Serbes le lui ont accordé de bonne grâce depuis le début, il n’en a jamais profité !
Nous sommes en 2024, les hommes, doués d’intelligence dit-on et capables de prévoir l’avenir pour anticiper les décisions à prendre, n’ont aucunement perdu leur imagination pour torturer leurs semblables.