Nostalgie du gaullisme

Dessin de Jérôme Lefranc de 2008

Oui, en octobre 2008, le Figaro titre

Le président Nicolas Sarkozy a accueilli aujourd’hui peu avant 12h la chancelière allemande Angela Merkel pour l’inauguration d’un mémorial dédié à Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Aujourd’hui encore, notre Président de la République se voudrait un nouveau De Gaulle lorsqu’il se promène en char sur les Champs-Élysées. Mais se pavaner sur un char ne fait pas un président pas plus que l’habit ne fait le moine. Demandez aux jeunes de 20 ans s’ils savent que, le 26 aout 1944, De Gaulle a descendu les Champs-Élysées à pied. Il n’avait pas besoin d’un char pour paraître plus grand. C’étaient les militaires de la 2e DB du général Leclerc qui étaient sur les chars.

C’est à l’hôtel de ville que De Gaulle prononce le fameux discours: “Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !”

Nous étions nombreux en 1968 à ne pas aimer De Gaulle mais il faut lui reconnaître d’avoir, et d’un, avec le discours de Bayeux, et par cette arrivée sur les Champs, évité que la France ne soit sous administration américaine, et de deux, mis fin à la colonisation.

L’après de Gaulle n’a été qu’une soumission aux diktats américains sous prétexte qu’ils nous avaient libérés et qu’ils étaient nos amis. On ne doit jamais fâcher un ami! Et tous nos présidents successifs ont cédé.

Sans parler du fait que les politiques et le peuple imitent les Américains, toujours avec 10 ans de retard, sans voir qu’entre temps, ils ont revu leur copie ou se sont plantés. On a l’impression qu’ils nous inondent encore de bonbons et de cigarettes comme à la Libération.

Les jeunes ne savent même plus qui est De Gaulle, ou si peu, alors pourquoi cette nostalgie du gaullisme chez les dirigeants? Une conscience de leur manque d’envergure qui les pousse à emprunter une béquille?

Comme pour le changement climatique, il ne suffit pas de dire qu’on a des grands desseins pour la France pour que la situation change, pour éviter les subsidiarisations qui nous font lentement glisser vers le statut de pays en voie de développement et beaucoup d’autres décisions stupides qui augmentent la rigidité au lieu de fluidifier. Les politiques devraient lire Antifragile: Les bienfaits du désordre, le livre de Nassim Nicholas Taleb

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